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Aujourd’hui nous allons partir à la découverte de la Renouée du Japon.
Vous l’avez forcément déjà croisée, même si vous ne connaissez pas son nom !.
En effet, la renouée du Japon est devenue si envahissante qu’elle pousse à peu près partout. Elle peut même pousser à travers le béton et l’asphalte, et cause des dommages structurels
significatifs.
Originaire d’Asie au départ, elle a été introduite en Europe et en Amérique du Nord
au 19e siècle comme plante ornementale, et pour stabiliser les sols érodés.
Appréciée pour sa robustesse et sa rapidité de croissance, elle a rapidement échappé
aux jardins pour coloniser de vastes étendues.
Elle est désormais considérée comme une espèce envahissante et menaçante pour
la biodiversité, en raison de sa croissance rapide et de sa capacité à coloniser divers habitats.

Présentation
La renouée du Japon, Reynoutria japonica, est une plante herbacée vivace de la famille
des Polygonacées, à croissance très rapide.
La formation de colonies denses empêche la croissance des autres espèces végétales,
c’est à ce titre qu’elle a été qualifiée de véritable peste végétale, et que de nombreux moyens sont mis en œuvre pour la contenir, voire s’en débarrasser.
Elle est classée parmi les 100 pires espèces invasives de la planète !
Sa croissance peut être de 1 à 8 cm par jour.

- Les tiges sont lisses, creuses, segmentées, vertes à rougeâtres et présentent parfois
des taches pourpres
Elles ressemblent à celles du bambou, et peuvent atteindre jusqu'à 3 mètres de hauteur.

- Les feuilles sont grandes, ovales à triangulaires, avec une base en forme de cœur et
une extrémité pointue.
Elles mesurent de 7 à 15 centimètres de long, par 5 à 12 centimètres de large.
Elles sont alternes.

- Les fleurs sont petites, blanches ou crème, disposées en grappes denses qui apparaissent
en fin d'été.

- Les rhizomes sont robustes, ligneux, et peuvent s'étendre sur de grandes distances,
contribuant à la propagation rapide de la plante.
Ils peuvent croître jusqu’à une profondeur de 2 à 3 mètres, et s’éloigner jusqu’à 7 mètres
du plant d’origine.

Histoire et Usages Traditionnels
- La renouée du Japon est utilisée dans la médecine traditionnelle chinoise et japonaise
pour ses propriétés anti-inflammatoires et digestives.
Les jeunes pousses y sont consommées comme légume au printemps.

- En Asie, la renouée du Japon était parfois symboliquement associée à la résilience et
à la persévérance en raison de sa capacité à pousser dans des conditions difficiles.

Propriétés Médicinales
La renouée du Japon est :
- anti-inflammatoire et antioxydante: elle contient du resvératrol, un puissant antioxydant également présent dans le raisin rouge et le vin, connu pour ses bienfaits cardiovasculaires et pour sa capacité à lutter contre les maladies inflammatoires.
- antibactérienne et antivirale : elle aide à combattre diverses bactéries et champignons.
- hépatoprotectrice : elle aide à prévenir les dommages hépatiques et à favoriser
la régénération des cellules hépatiques.
- D'après de récentes recherches, la renouée du Japon pourrait être anticancéreuse du fait
de certains de ses composants.

Utilisations Culinaires
La renouée du Japon est comestible, mais il ne faut cependant pas en abuser car elle contient une grande quantité d’acide oxalique, et il faut aussi faire attention aux lieux de récolte, car
la renouée pousse souvent sur des sols pollués, et est susceptible de concentrer les métaux lourds, notamment l’aluminium.
Il convient donc de rester prudent et mesuré dans sa consommation.

- Les jeunes pousses de la renouée du Japon peuvent être consommées de manière similaire aux asperges.
Elles peuvent être consommées crues en salade ou cuites comme les asperges.

- Les tiges peuvent être utilisées pour faire des compotes, des confitures, des gelées ou
des tartes.
Il suffit d’ajouter du sucre et d'autres fruits pour adoucir leur goût.
Elle rivalise vraiment avec la rhubarbe en raison de sa légère acidité.
On peut aussi la cuisiner en version salé, farcie façon cannellonis...

- Les racines et les tiges séchées peuvent être utilisées pour préparer des infusions.


 

Conseils de Récolte et Préparation
La meilleure période pour récolter les jeunes pousses est au printemps, entre les mois
de mars et de mai, avant qu'elles ne deviennent trop fibreuses.
- Les jeunes pousses doivent être lavées et peuvent être consommées fraîches, crues ou cuites.

- Les tiges doivent être pelées pour enlever la couche externe dure avant d'être utilisées
en cuisine.

- Les tiges et les racines peuvent être séchées à l'air libre dans un endroit sec et ombragé.
Une fois sèches, elles seront conservées dans des bocaux hermétiques à l'abri de la lumière et de l’humidité.

- Pour les infusions, on utilisera 1 à 2 cuillères à café de racine séchée par tasse d'eau bouillante, on laisse infuser 10 à 15 minutes avant de filtrer, puis de consommer.

Autres Usages
- Au jardin, bien que la renouée du Japon soit une plante très mellifère, je vous déconseille fortement de l’installer, car il sera quasiment impossible de vous en défaire par la suite,
et elle colonisera tout l’espace qu’elle pourra !
Au Royaume-Uni, toute personne qui vend une propriété doit déclarer sur un formulaire
la présence ou l'absence de l'espèce.
C’est dire combien la Renouée est considérée comme une délinquante végétale !

- En cosmétique, les extraits de renouée du Japon sont parfois utilisés dans les produits de soin de la peau pour leurs propriétés antioxydantes et apaisantes.

- Dans le domaine industriel, la renouée du Japon est étudiée pour son potentiel
en phytoremédiation, une technique de dépollution des sols contaminés
par des métaux lourds.

- Les fibres de la plante peuvent être utilisées pour fabriquer du papier et d'autres matériaux.

Bref…
La renouée du Japon est une plante fascinante, à la fois admirée pour ses propriétés
médicinales, et redoutée pour son caractère envahissant.
Sa gestion nécessite une attention particulière pour éviter une catastrophe écologique.
Le mieux qu’on ait à faire finalement, c’est de la manger, car elle est excellente au goût,
même s’il ne faut pas en abuser !
Apprenons donc à la cuisiner et à la déguster, et gardons-la à l’œil !