Voir sur You Tube
(à partir du 25 novembre)

Aujourd’hui nous allons découvrir en détail le Marronnier !
On l’appelle aussi Marronnier d'Inde, Marronnier Commun ou encore Horse Chestnut, c’est-à-dire Châtaignier des Chevaux.

Le Marronnier d’Inde est originaire des montagnes des Balkans.
Il a été introduit en Europe occidentale au 16e siècle comme arbre ornemental, et a
rapidement été planté dans les parcs et avenues pour son ombre et son aspect majestueux.
C’est un grand arbre décoratif très présent dans nos villes et parcs, qui est connu pour
ses grandes feuilles palmées et ses fruits caractéristiques, les marrons !

Traditionnellement, ses feuilles et ses fruits ont été utilisés en médecine populaire
pour soigner les troubles circulatoires.

Présentation

Le Marronnier d’Inde, Aesculus hippocastanum, appartient à la famille des Sapindacées,
 ou anciennement Hippocastanacées.

Le Marronnier est un arbre rustique, qui préfère les sols bien drainés, riches en nutriments
et les zones ensoleillées.
C’est un arbre à croissance rapide, qui peut devenir imposant.
Il mesure en général entre 15 et 20 mètres de hauteur, parfois même 30 mètres.
Il a une cime large, arrondie et dense.

- Son tronc est massif et droit.
Il peut atteindre un diamètre impressionnant.

- L’écorce est grise, lisse, qui se fissure avec l’âge.
Elle est parfois marquée de plaques plus claires.

- Ses feuilles sont caduques, opposées, avec un pétiole long.
Elles sont grandes, palmées, composées de 5 à 7 folioles, souvent dentées et disposées
en étoile.
Ses feuilles peuvent mesurer jusqu’à 30 cm de large.
Elles sont vert foncé dessus et plus claires dessous.

- Les bourgeons du Marronnier sont très caractéristiques : ce sont de gros bourgeons
visqueux, qui sont recouverts d’écailles brunes enduites d’une résine, qui les protège
durant l’hiver.

- Les fleurs du Marronnier apparaissent au printemps, en mai-juin, sous forme de panicules dressées et épaisses, en forme de cloche.
Elles sont en général de couleur blanche, mais elles peuvent aussi être teintées de rose ou
de rouge.
Elles sont très mellifères.

- Le fruit du Marronnier est enfermé dans une capsule spongieuse, qu’on appelle une bogue.
Elle contient une graine brune et lisse : le "marron".
Attention cependant :
contrairement aux châtaignes, les marrons ne sont pas comestibles !

- Le système racinaire est profond et étendu, avec une racine principale pivotante,
ramifiée et robuste.
Il aide à stabiliser le sol et à supporter la taille imposante de l’arbre.

Histoire et Usages Traditionnels
- En Europe, c’est en Autriche, en 1576, que le premier Marronnier aurait été planté et
acclimaté dans les jardins impériaux, par le botaniste flamand, Charles de l’Écluse.

- En France, c’est en 1615 que le premier marronnier est planté par François Bachelier, dans la cour de l’hôtel de Soubise, à partir d’un marron qu’il aurait rapporté de Constantinople.

- Pendant la 2nde Guerre Mondiale, les marrons ont servi à fabriquer un succédané
de savon.
Les marrons sont en effet, riches en saponine, qui est une substance naturelle aux propriétés dégraissantes.
On peut ainsi utiliser les marrons pour fabriquer divers produits de nettoyage maison,
de la lessive au liquide vaisselle.
Pour obtenir ce savon liquide, on fait tremper les marrons épluchés dans de l’eau douce,
puis on les écrase et on les fait bouillir.
Ensuite on filtre la préparation pour ne conserver que la mousse.
On peut conserver ce liquide près d’un an !

Propriétés Médicinales
Le Marronnier a des propriétés :

- anti-inflammatoires : particulièrement utiles pour le traitement des troubles circulatoires
et des douleurs articulaires.

- C’est un tonique veineux : il est réputé pour améliorer la circulation sanguine et renforcer les parois veineuses.
Il est couramment utilisé dans les traitements contre les varices, les hémorroïdes et
les jambes lourdes.

- antioxydantes : il aide à protéger les cellules contre les dommages des radicaux libres,
et à prévenir certaines maladies liées au vieillissement.

- décongestionnantes : il est utilisé pour réduire l’enflure et la congestion dans le corps,
en particulier dans les cas de rétention d'eau.

- Les marrons sont la partie la plus utilisée en phytothérapie, sous forme d'extraits,
de teintures, de tisanes, de décoction ou de gélules.

- L’écorce de Marronnier, en usage local externe, a des propriétés antiseptiques et
anti-hémorragiques, qui permettent de traiter les hématomes, les plaies et les ulcères
de la peau et des muqueuses.

On peut utiliser l’écorce de Marronnier en décoction pour traiter les troubles circulatoires tels que l’insuffisance veineuse, les œdèmes, les varices ou les hémorroïdes en dehors
des périodes de crise.
 

Pour cela, il faut faire bouillir 20g d’écorce pour 25 cl d’eau pendant 5 minutes.
On laisse encore infuser 10 minutes avant de filtrer.
Il est conseillé d’en boire 1 à 2 tasses par jour durant 3 semaines.
Le goût est assez désagréable, mieux vaut le savoir !
On peut obtenir les mêmes résultats en utilisant une teinture mère, des gélules d’extrait sec de marron d’Inde, un macérat mère bourgeons, ou encore un des élixirs de Fleurs de Bach, White Chestnut ou Red Chestnut.

 

- Précautions :
Il est conseillé de consulter un médecin avant d'utiliser des produits à base de marronnier,
particulièrement pour les femmes enceintes ou allaitantes, et les personnes sous anticoagulants, ou présentant des troubles hépatiques.
Pour tous, le Marronnier d’Inde ne doit jamais être utilisé sur une longue période.

Utilisations Culinaires
Le "marron", fruit du Marronnier, n'est pas comestible.
Sa toxicité est due à la présence d’esculine, une substance qui détruit les globules rouges.
Il ne doit en aucun cas être mangé, ni par l’homme ni par les animaux.
Son usage ne peut être qu’ornemental ou médicinal, jamais culinaire.

 

Il ne faut pas le confondre avec la châtaigne, qui elle, est le fruit du Châtaignier,
que l’on appelle aussi parfois «marron» en cuisine, comme par exemple
les marrons glacés ou la fameuse dinde aux marrons....
Nous verrons le Châtaignier en détail la semaine prochaine.
Le marron est ROND, alors que la châtaigne a une face plate !

On peut cependant utiliser le marron pour ses vertus thérapeutiques, et
confectionner
quelques remèdes naturels à la maison avec le Marronnier.

- On utilisera le marron en infusion dans le cas où on veut l’utiliser en combinaison avec d’autres plantes, en feuilles, fleurs ou autres parties tendres.
Cette tisane peut être un bon soutien pour diminuer l’insuffisance veineuse, en renforçant les parois des vaisseaux sanguins, et favorisant ainsi une meilleure circulation sanguine.
Elle peut donc être utile en cas de varices, de jambes lourdes ou de tendance à faire
des œdèmes.

- En décoction, les marrons d’Inde auront les mêmes vertus qu’en infusion.
On préférera la décoction à l’infusion lorsque la plante est utilisée seule, pour une plus grande concentration des principes actifs.
La décoction de marrons d’Inde sera adaptée pour aider à traiter de nombreux troubles
circulatoires, tels que les dysménorrhées, les varices pelviennes, la congestion utérine,
le prostatisme, les crampes nocturnes, les rectites, …

- La décoction d’écorce de Marronnier sera utilisée en compresses pour apaiser
les inflammations cutanées ou les douleurs locales, notamment en cas d’hémorroïdes
pour un soulagement immédiat.
On peut appliquer ces compresses sur des hématomes ou des plaies infectées,
pour en réduire la taille et atténuer la douleur, grâce à l’esculoside présente dans l’écorce,
qui agit comme un anti coagulant naturel.
L’application de compresses d’écorce de Marronnier peut aussi apporter un soulagement
dans le cas d’ulcères variqueux.

Conseils de Récolte et Préparation

- Les bourgeons de Marronnier se récoltent au printemps.
On peut en faire un macérat glycériné, notamment pour traiter les jambes lourdes.

- L’écorce est aussi récoltée au printemps sur des rameaux âgés de 2 ou 3 ans.
Elle a des propriétés fébrifuges antre autres, et a longtemps été considérée comme
un bon substitut au quinquina.

- La récolte des marrons se fait à l'automne, entre septembre et octobre, lorsque les bogues commencent à se fissurer et à libérer leurs graines.
On peut ramasser les fruits tombés au sol ou bien les cueillir directement sur l'arbre.
Leur utilisation est uniquement médicinale, sous forme d’alcoolature ou d’extraits secs,
une fois traités correctement.

Il ne faut jamais consommer de marrons crus ni les préparer soi-même.
Leur toxicité peut être dangereuse.

Autres Usages & Anecdotes

- Le bois du Marronnier est relativement tendre et léger, mais il n’est ni très solide,
ni durable.
Il est parfois utilisé pour fabriquer de petits meubles ou des objets de décoration.
Il est également d’une qualité médiocre en temps que bois de chauffage.

- Le Marronnier est principalement cultivé pour ses qualités ornementales dans les parcs,
les jardins et le long des boulevards urbains, en raison de sa taille imposante et
de ses fleurs spectaculaires.
C’est principalement un arbre d’ombrage.
Pour les abeilles, les bourgeons de Marronniers sont une bonne source d’approvisionnement
en propolis, qu’elles pourront ensuite utiliser pour calfeutrer les alvéoles des ruches
et pour fixer les rayons de cire.

- En cosmétique, le Marronnier est très utilisé pour ses bienfaits sur la peau, et la pousse
des cheveux et des ongles, du fait de son action sur la micro-circulation cutanée.
Il est bénéfique pour le contour des yeux et permet de réduire les cernes en
décongestionnant et en améliorant la circulation.
On le trouve notamment sous forme de crèmes et de masques.
- Toujours grâce à cet effet décongestionnant, l’extrait de Marronnier permettrait de réduire
la cellulite.
Selon des essais cliniques réalisées en 1996, il aurait un effet hypoglycémiant, et permettrait
donc d’aider à perdre du poids.

- Depuis 1985, le Marronnier est victime de la larve d’un papillon originaire des Balkans :
Cameraria ohridella, qu’on appelle couramment : la mineuse, et qui ravage les populations
de Marronniers à travers toute l’Europe.
Cette chenille ravageuse se nourrit des feuilles du marronnier et les dévore de l’intérieur.
Elle fragilise ainsi les jeunes arbres, et provoque la chute prématurée des feuilles en été.

- Le marron d’Inde est connu pour son effet insecticide, notamment contre les mites
alimentaires.
Si vous êtres confrontés à ce problème, plutôt que d’acheter les produits du commerce,
qui attirent les mites en diffusant des hormones femelles, et qui ne règlent jamais le problème,
je vous conseille de ramasser à l’automne de beaux marrons et d’en placer dans
vos placards de cuisine, près de vos réserves alimentaires et dans tous les endroits où
vous avez des mites, car elles détestent l’odeur des marrons.
Vous serez surpris du résultat immédiat de cette astuce oubliée !
Par ailleurs, les marrons éloigneraient aussi les araignées...

- Les journalistes connaissent bien le terme de «Marronnier» pour désigner un article
récurrent sur un sujet anodin.
Cette expression tire son origine du fait que les parisiens avaient l’habitude,
au début du 19ème siècle, de s’émerveiller de l’éclosion des feuilles de marronniers
au Jardin des Tuileries, qui se déroulait chaque année aux alentours du 20 mars,
jour de l’anniversaire de Napoléon II.
La presse de l’époque se faisait alors l’écho de cette feuillaison chaque année, et ainsi
est née l’expression !

- En Grande Bretagne, le jeu des conkers est un jeu qui amuse bien les enfants.
Chaque participant a un marron attaché au bout d’une ficelle.
Le jeu consiste à casser le marron de son adversaire en le frappant avec le sien,
en moins de 5 minutes.
Le frappeur frappe 3 fois le marron de son adversaire, puis devient le teneur.
Ensuite les rôles s’inversent jusqu’à ce que l’un des marrons soit détruit.
Il existe désormais des compétitions régionales et nationales de conkers.

- Le Marronnier est perçu dans le folklore comme un arbre protecteur contre
les mauvaises énergies.
Il est aussi parfois planté dans des jardins pour apporter chance et prospérité.
De nombreuses légendes entourent les marrons :
- Les paysans mettaient des marrons sur les rebords des fenêtres pour chasser les intrus.
- Mettre un marron sous son oreiller empêchait les fantômes de venir vous tirer
par les pieds pendant le sommeil...
- Et mettre un marron dans sa poche lutterait contre les rhumatismes,
car les marrons améliorent la circulation sanguine et soulagent les troubles veineux.

- En spiritualité, le Marronnier symbolise la stabilité et l’ancrage.
Il est considéré comme un puissant canal énergétique.
Il aurait, de plus, la faculté de purifier et d’harmoniser les chakras.

- Dans le langage des fleurs, les fleurs de Marronnier représentent la protection,
la régénération et la résilience.
Elles sont souvent utilisées dans les bouquets de mariage.

Bref…

Le Marronnier d’Inde est un arbre majestueux, au port altier, qui dégage un sentiment
de force et de puissance.
Aujourd’hui menacé par la mineuse, ainsi que par une bactérie ravageuse, il convient
de lui porter une attention particulière.

Si les marrons, ses fruits, ne se mangent pas, ils sont des alliés précieux
en santé naturelle, notamment pour leurs propriétés circulatoires, de même que
les bourgeons et l’écorce du Marronnier.

Le Marronnier est un arbre fascinant, dans la diversité de ses usages et dans les légendes
qui s’y rapportent.
Je vous en ai présenté un condensé, mais je vous invite à creuser plus avant l’histoire
de cet arbre fabuleux.

POUR ALLER PLUS LOIN AVEC LE MARRONNIER...
(Cliquez sur les images)

LES RECETTES A BASE DE MARRONNIER...
(Clic pour voir la recette)

- 67/1 Infusion de Marrons d'Inde

- 67/2 Décoction de Marrons d'Inde

- 67/3 Compresses d'écorce de Marronnier

- 67/4 Teinture Mère de Marrons d'Inde

- 67/5 Lessive de Marrons d’Inde

- 67/6 Liquide Vaisselle aux Marrons d’Inde

- 67/7 Spray anti Pucerons aux Marrons d’Inde

- 67/8 Gel douche aux Marrons d’Inde

- 67/9 Shampoing aux Marrons d’Inde