Voir sur You Tube
(à partir du 10 février)

Aujourd’hui, nous allons nous intéresser au Gui !
On l’appelle aussi Gui Blanc, Gui des Arbres, Gui Commun ou encore
Verquet, Blondeau, Bois de la Sainte Croix ou Vert de Pommier.

Le Gui ne possède pas de racine.
Il s’accroche telle une sangsue sur d’autres arbres et arbustes, à l'aide de suçoirs.
Il n’attaque pas les cellules de l’arbre qu’il parasite, il ne prélève quasiment que
de la sève brut pour obtenir l’eau et les nutriments dont il a besoin.
Le Gui n’est pas totalement dépendant de son hôte, il effectue sa propre photosynthèse.
C’est donc une plante hémiparasite.
Il peut cependant ralentir la croissance de l’arbre hôte, l’affaiblir et diminuer la qualité
de son bois.
On le trouve principalement sur les Pommiers, les Peupliers, les Aubépines, les Saules
et les Robiniers.
Sa présence sur les Chênes reste exceptionnelle.

En Europe, le Gui, avec le Houx, est une plante traditionnelle ornementale
des fêtes de fin d’année.
De nombreuses croyances et légendes l’accompagnent depuis des siècles.

Présentation

Le Gui, Viscum album, appartient à la famille des Santalacées (anciennement Viscacées).

Il pousse dans les régions tempérées d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Nord.
Il en existe des centaines d’espèces différentes.

C’est une plante à feuilles persistantes, de couleur vert pâle à vert sombre.
Il forme des touffes sphériques denses de 20 à 50 cm de diamètre, qui s’accrochent
solidement aux branches des arbres hôtes.

- Le Gui ne possède pas de tronc propre.
Il s’ancre par des haustoria dans les branches de son arbre hôte.

- Ses tiges sont arrondies et articulées.
Elles se divisent régulièrement en deux jusqu’à son sommet.

- Ses feuilles sont persistantes, petites, coriaces, épaisses, et charnues.
Elles ont opposées, ovales à lancéolées.
Elles sont d’un vert clair à jaunâtre.
Le Gui est connu pour être une plante toujours verte, car ses feuilles peuvent persister
de 18 mois à 2 ans.

- Ses fleurs sont petites et verdâtres.
Elles sont discrètes et peu voyantes..
Elles apparaissent au printemps, vers les mois de mars/avril.

- Ses fruits sont de petites baies blanches, translucides, visqueuses et gluantes,
très caractéristiques
Elles apparaissent en hiver.
Elles contiennent des graines gluantes.
Ces baies sont toxiques pour les humains, mais particulièrement appréciées par certains
oiseaux, comme les grives, les mésanges bleues ou les sittelles torchepot,
qui se chargeront de plus, de disperser ses graines via leurs fientes.

- Le Gui utilise des racines modifiées, qu’on appelle haustoria pour pénétrer dans
le xylème de l’arbre hôte et puiser sa sève.

Histoire et Usages Traditionnels

- Dans l’Antiquité, les Romains associaient le Gui aux fêtes du solstice d'hiver,
les Saturnales, entre le 17 et le 23 décembre en l’honneur du Dieu Saturne.
Symbole de la fertilité et à l’amour, il était censé apporter la paix et la prospérité dans
le foyer.

- Les Grecs associaient le Gui à Hermès, le messager de l’Olympe.
Ils utilisaient le Gui dans des préparations médicinales pour traiter l'épilepsie, et pour
ses propriétés antispasmodiques et sédatives.

- Les Druides gaulois cueillaient le Gui avec une serpe d’Or le 6ème jour de l’Année Celtique.
Ils recherchaient particulièrement le Gui qui pousse sur des Chênes, car c’est exceptionnel.
Ils considéraient le Gui comme une plante sacrée et comme le symbole de la Vie Éternelle, puisqu’ils le récoltaient en hiver sur un arbre qui paraissait mort alors que le Gui, lui,
était bien vert.
Ils l’utilisaient comme un talisman et ils lui attribuaient de nombreux pouvoirs comme
par exemple, celui de chasser les mauvais esprits, de purifier les âmes et de guérir les corps.

Il était censé également neutraliser les poisons, assurer la fécondité des troupeaux et
permettait même de voir les fantômes et d’établir un dialogue avec eux.
Pour les Gaulois de l’époque, le Gui était « celui qui guérit tout ».
Ils l’utilisaient en traitement contre la stérilité, les convulsions, la toux, la coqueluche et
tous les troubles liés à l'hypertension artérielle.

- C’est au Moyen-Age que la tradition de s’embrasser sous le Gui est apparu en France
et en Angleterre, pour attirer la chance et la fertilité.
De nos jours, s’embrasser sous le Gui le 31 décembre à minuit, serait gage de prospérité
et de bonheur pour l’année à venir.

Propriétés Médicinales

Le Gui est utilisé en médecine naturelle, mais il doit être manipulé avec prudence
en raison de sa toxicité.

- Les branches, les feuilles et les baies du Gui contiennent des substances toxiques,
des viscotoxines.
En cas d’ingestion, il est possible d’avoir des symptômes tels que des nausées, des
vomissements et des diarrhées, ainsi que d’éprouver de la somnolence, de la faiblesse et
de la fièvre.
Il faut dans ce cas contacter un centre anti-poison.

- La toxicité du Gui dépend fortement de l’arbre-hôte.

Le Gui a des propriétés :

- cardiovasculaires : le Gui est utilisé pour réduire la pression artérielle.
On peut utiliser des infusions de Gui pour traiter une hypertension légère.

- anxiolytiques et sédatives : il a des effets calmants sur le système nerveux, et il est
parfois utilisé pour traiter les troubles nerveux et l'anxiété.

- anti-inflammatoires et antispasmodiques : Le Gui est utilisé pour traiter les douleurs
articulaires et les rhumatismes, notamment dans le cas de la polyarthrite rhumatoïde.

- diurétiques : il stimule l’élimination des déchets par les reins.

- anticancéreuses : certaines études, initiées par Rudolf Steiner au départ, ont suggéré que
le Gui pourrait avoir des effets bénéfiques dans le traitement du cancer, du fait des viscotoxines
qu’il contient, qui contrarient le développement des tumeurs.
Le Gui serait aussi susceptible de renforcer le système immunitaire atteint par le cancer et
affaibli par les traitements.
Mais pour l’instant les données ne sont pas suffisantes et des recherches supplémentaires
sont nécessaires.

Utilisations Culinaires

Le Gui n’est pas comestible et ses baies sont toxiques.
Il ne doit pas être utilisé en cuisine.

Conseils de Récolte et Préparation

- On ne récolte pas les baies du Gui qui sont toxiques !

- La récolte des feuilles et des rameaux du Gui, pour un usage décoratif, se fait en hiver,
lorsqu’il est le plus visible sur les arbres.
On ne cueille que les touffes saines.
Il peut être utile d’être muni d’une perche ou d’une échelle pour accéder aux branches hautes.

- Pour un usage médicinal, la récolte se fait de début mars à fin avril quand
les principes actifs sont le plus concentrés et que la cueillette est sans risque,
puisque les baies ne sont pas encore là.

- Pour une utilisation médicinale, le Gui n’est à utiliser QUE sous contrôle médical.

Autres Usages & Anecdotes

- Au jardin, le Gui est parfois utilisé comme plante décorative.
On peut s’en servir pour confectionner des couronnes de Noël et des décorations
hivernales, afin de souhaiter à tous les invités de passer un bon moment et une
bonne année à venir.

- Les baies du Gui contiennent de la viscine.
Cette substance permet aux graines de coller aux branches afin de pouvoir germer.
Ayant remarqué ce fait, les anciens faisaient macérer et fermenter les baies de Gui avant
de les faire cuire, pour obtenir une espèce de colle : la Glu, avec laquelle ils attrapaient
ensuite les oiseaux en les piégeant sur des branches enduites de cette glu.

- Le Gui est souvent utilisé dans des rituels mystiques et magiques.
Il est considéré comme un talisman protecteur contre les mauvais esprits et les forces
négatives, c’est pourquoi on le suspendait souvent au-dessus des portes.
Il est ainsi devenu un symbole de chance et de protection, à Noël, avec la tradition
populaire du baiser sous le Gui.

- Dans les sortilèges d’amour, on utilisait le Gui pour augmenter la fertilité des hommes
et leur puissance sexuelle.
En effet, on a associé les baies blanches et visqueuses du Gui aux spermatozoïdes, et on le
considérait alors comme la plante des hommes.

- Chez les Celtes, le Gui était une plante synonyme de paix et d’hospitalité.
Disposer des rameaux de Gui à l’entrée d’une maison signifiait en faire un lieu de paix,
où l’on peut se rassembler sans crainte.
Quand deux ennemis se retrouvaient sous le Gui, ils devaient déposer les armes et observer
une période de trêve.

- En spiritualité, le Gui symbolise la continuité de la vie après la mort et la survie de l’âme.
Les Druides recevaient dans leurs rêves le moment propice pour récolter le Gui.
Ainsi le Gui invite à écouter son intuition ainsi que les messages dont les rêves
sont porteurs.

- Dans le langage des fleurs, le Gui symbolise l'invulnérabilité ou l'amour triomphant.
Dans une relation amoureuse, le Gui évoque l’attachement ferme et durable car il est
difficile de déloger le Gui une fois qu’il est installé.
Cependant il peut aussi signifier qu’une liaison est considérée comme dangereuse du fait de
la toxicité de la plante.

Bref...

Le Gui est une plante fascinante et mystérieuse, qui pousse entre Ciel et Terre,
et dont nous n’avons pas encore percé tous les secrets.
Il demande cependant d’être traité et manipulé avec précaution du fait de sa toxicité
potentielle.

Les histoires et les croyances autour du Gui sont nombreuses, et ont traversé les époques.
Que ce soit au niveau médicinal ou spirituel, le Gui est porteur de lumière et d’espoir,
et mérite qu’on s’y attarde.

Plante de la chance, de la fertilité, de la protection ou de la prospérité dans
de nombreuses traditions, il invite à reconsidérer le statut de parasite nuisible
que nous lui avons collé.
Chacun s’en fera sa propre opinion en s’intéressant d’un peu plus près,
aux promesses de son voisinage et de ses utilisations...

 

LES RECETTES A BASE DE GUI...
(Clic pour voir la recette)

Le Gui n’est pas comestible et ses baies sont toxiques.
Il ne doit pas être utilisé en cuisine.

POUR ALLER PLUS LOIN AVEC LE GUI...
(Cliquez sur les images)